L'histoire commence jeudi dernier, le 25 février. Le texte de loi, considéré comme une mesure d'urgence, nécessite l'unanimité pour être adopté. Et là, le Sénateur, tout seul, à la tribune, trépigne. Ce sera non, non et non. Des heures de débat, tout le monde essaie de le convaincre que même dans son Etat, des chômeurs se retrouveront sans le sou dès la semaine suivante, rien n'y fait.

"Je suis pour le texte, dit-il, mais je ne voterai pour que si l'on économise ailleurs pour compenser la dépense". Autrement dit, il veut bien que l'on prolonge l'indemnisation des chômeurs, mais pas que l'on augmente le déficit.

Résultat des courses: lundi matin, des chômeurs sans indemnisation, et d'autres projets, attachés à cette loi d'urgence, bloqués: des prêts aux petites entreprises, le financement des travaux sur certaines autoroutes. Les ouvriers ont été priés de rentrer chez eux.

Fureur des Démocrates, embarras des Républicains, Jim Bunning, harcelé par les journalistes, va même jusqu'à leur faire un bras d'honneur.....

Et finalement, le Sénat a réussi à faire adopter la loi, mardi soir, au terme d'une négociation compliquée, qui passe notamment par un vote sur un amendement changeant le mode de financement de la mesure.

Il s'en fiche bien, le Sénateur, de ce qu'on pense de lui. il prend sa retraite à la fin de son mandat, cette année. Et maintenant, il est célèbre.

Qui a dit que ça fonctionnait mal, le système américain?