J'avais déjà abordé le sujet sur ce blog, ici.

Leur nom, les "tea parties", fait référence à la révolution de 1773, lorsque dans le port de Boston les gens ont jeté à la mer des caisses de thé apportées par un bateau anglais, parce que les anglais, justement, voulaient faire payer des taxes.

Le mouvement a été lancé peu de temps après l'investiture de Barack Obama, au travers des talk shows sur les radios et les télés conservatrices. Je dois dire que je ne les écoute que peu, j'ai donc découvert, et mesuré l'ampleur de la chose en septembre, lors de la manifestation devant le Congrès.

Ce qu'ils veulent: moins d'Etat, moins d'impôt, un retour aux "principes des Pères Fondateurs" et à la Constitution.

Diantre.

Ils tenaient convention, donc, dans un hôtel-Palais des Congrès-centre de vacances de la banlieue de Nashville. Un endroit gigantesque, l'un des plus grands "resorts" des Etats Unis, des milliers de chambres sous une verrière gigantesque, avec cascades, fausse rivière et plantes tropicales. Le genre d'endroit dont il faut étudier sérieusement le plan pour retrouver sa chambre.

Ca avait plutôt mal commencé, je dois dire. Parce que les gens des "tea parties", qui ne sont pas un mouvement organisé mais des regroupements d'individus qui mettent leur indépendance avant tout, se sont disputés, certains refusant qu'on fasse une "convention" nationale, d'autres arguant du fait que tout cela était très cher (plus de 500 dollars pour participer à des ateliers où l'on apprend à faire de l'activisme dans sa ville ou dans son quartier).

Il n'y avait là, donc, que quelques centaines de personnes. Mais un échantillon assez représentatif, tout de même.

Comment vous dire? Outre le fait que j'ai vu des spécimens de brushing à la Farraw Fawcett première période (ou Dallas, si vous préférez) dont je pensais qu'ils avaient totalement disparu de la surface de la planète...Après quelques heures de conversation, je me suis sentie, quand même, un peu mal à l'aise.

Non pas à cause des idées qu'ils professent, même si le côté "Dieu, le drapeau et le capitalisme" me laisse de marbre. Mais parce qu'il est fatigant, parfois, d'entendre autant de gens proférer autant de contre vérités avec un tel aplomb.

Quelques exemples:

-Le Congrès vient de voter une loi étendant les bénéfices de l'assurance chômage pendant six ans. (à ma connaissance, c'est six mois....)

-Barack Obama est allé au Caire dire que les Etats Unis étaient un pays musulman (ben voyons...)

-Si la loi sur la réforme de l'assurance maladie passe, on tuera les vieux.

-ils sont en train de changer en douce les programmes scolaires pour apprendre à nos enfants à être anti-Américains.

-Obama est un socialiste, voire un communiste. Il veut faire des Etats-Unis une espèce d'Union Soviétique anglophone.

Je pourrais en ajouter, à la liste, mais je ne suis pas sûre que ce soit nécessaire. Vous voyez le tableau. Et tout cela en toute bonne foi.

Il s'agit, en général, de gens modestes, très ancrés dans la tradition chrétienne, républicaine et conservatrice. Autant de traditions pour lesquelles j'ai le plus grand respect. Le problème, c'est qu'ils tirent leurs informations des talk shows conservateurs à la radio, et de la chaîne de télévision Fox News. Et qu'ils répètent, donc, ce qu'ils y entendent à longueur de journée. Persuadés que c'est vrai, puisque c'est leur seule source d'information (les médias sont aux mains du lobby socialiste, vous expliquent-ils)

Voilà. Donc, ils sont CONTRE. Contre l'Etat, contre le gouvernement, contre Obama, évidemment, mais aussi contre les politiciens "tous pourris". 

Et celle qui trouve grâce à leurs yeux, c'est elle. Sarah Palin. Ils l'ont écoutée religieusement, elle leur a dit ce qu'ils voulaient entendre, tous les poncifs. En sortant, ils disaient "elle, quand elle nous parle, on comprend tout. C'est une femme comme nous".

Vous voulez connaître le fond de ma pensée? C'est bien ça, justement, qui me fait peur.