Comme s'ils y étaient...

Je sais bien, que je suis très en retard, que j'ai un peu négligé ce blog ces derniers jours, et que j'aurais dû vous présenter tous mes voeux pour 2010 depuis une grosse semaine, déjà.

Voilà, c'est fait.

Et 2010 commence dans une ambiance fort étrange, je dois dire. Sur le thème "on voit des terroristes partout"...Il a suffi que, le 25 décembre, un jeune nigérian tente de faire exploser un avion de ligne avec des explosifs cousus dans ses sous vêtements pour que l'on replonge dans une atmosphère de psychose qui me met très mal à l'aise.

Bref.

Pour bien commencer l'année, je vous propose un petit voyage, en images, vers un endroit étonnant: Camp Atterbury, dans l'Indiana, en plein coeur du MidWest (et pour le reportage sonore, c'est ici).

Ce que vous voyez, là, c'est un marché, dans une ville imaginaire, en Afghanistan. Ici, dans ce camp, les civils (agronomes, fonctionnaires du département d'Etat, membres des agences de développement) viennent faire un stage d'une semaine avant de partir, et à l'issue de trois autres semaines de formation, bien plus théorique celles-là, sur la situation sur place et sur la culture afghane.

 Une semaine au cours de laquelle ils doivent tenir des réunions, chacun dans leur domaine,avec des afghans, qu'ils soient officiels ou simple villageois, et une semaine où ils sont sans cesse attaqués, victimes de tireurs isolés, d'attentats à la bombe et autres situations dramatiques au cours desquelles ils devront apprendre à travailler avec les militaires américains qui les escortent et les protègent.

Je dois dire que les décors sont impressionnants. On passe l'entrée du camp, et on a vraiment l'impression d'avoir changé de continent. Mais plus impressionnant, encore, sans doute, sont les figurants afghans recrutés pour l'occasion, pour tenir le rôle, qui du gouverneur, qui du juge, qui du paysan qui vient assister aux réunions avec les agronomes ou du commerçant qui vient se plaindre de la corruption des autorités. Il s'agit d'Américains d'origine afghane, de réfugiés ou d'immigrés de fraîche date. 

Pour la petite histoire, lorsqu'il a fallu recruter les premiers d'entre eux, il y a six mois, le sous-traitant qui s'occupe de mettre en place les formations s'est rendu dans un restaurant afghan d'Alexandria, dans la banlieue de Washington, et a tout simplement annoncé qu'il cherchait du monde...Il a désormais une base de données, avec un demi millier de gens prêts à venir une semaine de temps en temps.

 Envoyer des civils sur place, pour que la guerre s'accompagne d'un effort de développement et de progrès sur le chemin de la démocratie et de la bonne gouvernance, c'est l'une des priorités affichées par Barack Obama. Ceux que j'ai vu à l"entrainement", lors de ce reportage, en décembre, sont en train de partir sur place.Pour une période de douze à dix huit mois.

Ca risque de leur sembler long.

 

3 Comments

Passionnant et déroutant. Je savais que l'armée française avait reproduit, dans les années 90, des villages des Balkans, dans des camps hexagonaux, pour se former à la guérilla mais là... Merci pour l'info.

En tous cas, au sujet du nigerian, on a tous recu une belle leçon de morale et de courage venue de son père au Nigeria:

http://frketchup.blogspot.com/2010/01/prevenir-une-attaque-terroriste-une.html

Oh que oui que tu etais en retard et ce n'est pas passe inapercu ! :-) Reportage etonnant, j'ose pas dire "magnifique" vu la finalite... Bonne annee Donaig.