Et puis, d'un seul coup, voilà que tout s'accèlère, qu'ils se mettent à travailler non-stop, le jour, la nuit, le dimanche. A organiser des votes de procédure dans la nuit du dimanche au lundi à 1 heure du matin, en pleine tempête de neige ( 3h30 du matin, ç'aurait été plus drôle, tant qu'à faire....)

Il y a quelques jours,  Harry Reid, le chef de la majorité démocrate au Sénat, a eu l'idée l'idée farfelue de programmer le vote final sur la réforme de la santé pour le 24 décembre au soir.

(le vote final, pour le Sénat, attention, ne croyez pas que l'histoire est finie, on ne sera pas pour autant sortis de l'auberge, il faudra encore que le même Sénat et la Chambre des représentants fusionnent leurs deux textes et revotent, ça va durer encore, cette histoire...)

A sa décharge, Harry Reid n'est pas le seul à faire des choses un peu surréalistes. 

Pendant la longue négociation qui a permis le ralliement des derniers sénateurs indécis, un amendement de 383 pages a été rédigé, contenant le compromis sur l'avortement et l'abandon du volet public. De quoi emporter, donc l'approbation du 60ème sénateur, celui qui s'est fait prier jusqu'au bout.

Les Républicains savaient dès ce moment-là, qu'ils avaient perdu. Eh bien, pour gagner du temps, ils ont exigé la lecture en séance de la totalité de l'amendement en question. Ca a pris une bonne partie de la journée du samedi, et cela avait un côté pathétique, cette image de l'hémicycle vide où un pauvre homme annonnait tout seul un texte aussi passionnant qu'un extrait du journal officiel...

Bref. Je vous laisse imaginer la tête des sénateurs, mais surtout de leurs équipes... et des journalistes, lorsqu'on leur a dit qu'il seraient tous obligés d'être sur le pont le 24 décembre au soir, et donc empêchés d'aller passer Noël en famille.

On apprend ce soir que ce sera finalement le 24 décembre, mais à 8 heures du matin. Ce qui sera amusant, c'est de voir la ruée vers les trains, les métros et les taxis, dès que le décompte final aura été annoncé...

Et on reparlera, dans les jours qui viennent, de cette réforme qui, lorsqu'on la regarde de près, a été tellement amendée, réformée, négociée... qu'elle en est vidée d'une bonne partie de sa substance.