Ceux qui font autrement

Le changement climatique, encore.

Vous avez peut être suivi sur RFI le reportage que j'ai consacré à ceux que je me suis permis d'appeler les "éco-citadins", ceux qui tentent, dans la jungle urbaine de New York, de consommer autrement. Parce qu'ils en ont eu ras-le-bol, un jour, de cette société de gaspillage. Parce qu'ils veulent pouvoir dire qu'ils font ce qu'ils peuvent, à leur tout petit niveau, pour limiter le réchauffement climatique.

J'ai rencontré Leda Meredith dans son petit appartement de Brooklyn. Leda est ce que l'on appelle une "locavore", c'est-à-dire qu'elle ne se nourrit que d'aliments produits dans un rayon de 400 km autour de chez elle.

Le mouvement a commencé il y a quelques années sur la côte ouest. Et ce sont deux habitants de Vancouver, au Canada, qui ont les premiers lancé -et expérimenté- l'idée du "100 mile diet" (le régime des 160 km). 

Leda est moins radicale, pour elle c'est 250 miles, soit 400 km, l'équivalent d'un plein de carburant pour un camion. Mais ça n'est pas simple pour autant.

Nos grands mères étaient probablement locavores sans le savoir. En Afrique, une bonne partie des populations rurales le sont aussi, sans doute. Mais dans les grandes villes des pays développés, on a complètement oublié certaines notions: manger des produits de saison, en saison. Faire des conserves, l'été, pour pouvoir avoir de quoi manger l'hiver.

Alors, pourquoi est-ce bon pour le climat, me direz-vous? C'est assez simple. Dans mon supermarché, en ce moment, il y a des pommes de Nouvelle Zélande, des raisins du Chili, des fraises de je ne sais où et des ananas du Costa Rica. Ces fruits, il a fallu les transporter. A bord de bateaux ou d'avions. Dans des containers frigorifiques, j'imagine, pour certains d'entre eux. 

Le pari que font Leda et les autres est simple. Si on n'achète plus ces produits-là, il y aura moins de bateaux et d'avions pour les transporter. Et si on achète des produits locaux aux fermiers locaux (en choisissant ceux qui produisent sans pesticides et sans faire pousser des tomates sous des serres chauffées en plein hiver) on aide à préserver l'agriculture régionale et les petits producteurs.Et en plus, on fait un gigantesque pied de nez à la grosse industrie agro-alimentaire, celle qui sature nos aliments de graisses et de sucres et qui ensuite nous vend des produits allégés pour nous faire croire qu'on va perdre nos kilos ou faire baisser notre diabète...

Et enfin, pourquoi diantre, quand on vit en Amérique du Nord, dans une région où il y a un hiver, aurait-on besoin de manger des fraises en décembre?

Depuis ce reportage, je regarde un peu plus les étiquettes, lorsque je vais faire mes courses. Je n'ai pas fondamentalement changé mon mode de vie, mais suis attentive à certaines choses auxquelles je n'accordais jusque là aucune importance. C'est un début.

Et pour faire le point sur les enjeux du réchauffement climatique, n'oubliez pas le webdocumentaire RFI/France 24.

1 Comments

...il faudrait peut être créer une taxe pour décourager la consommation de ces produits qui viennent de loin... sinon je ne vois pas comment les us changeraient de comportement..