Il y avait un côté émouvant, samedi soir, à regarder C-span, la chaine parlementaire américaine (recommandée habituellement en cas d'insomnie intense). Après des heures et des heures de débat, et bien après 22h, la Chambre des représentants passe au vote sur la réforme du système de santé. Un compte à rebours de 15 minutes, et les voix qui s'affichent, démocrates oui, démocrates non, républicains oui, républicains non. En bas, le nombre de voix nécessaire à l'adoption de la loi: 218.
J'avoue que je suis restée devant ma télévision, et que j'ai retenu mon souffle. Et j'en ai presque applaudi lorsque le 218ème "oui" est apparu sur l'écran.
Ouf, cette étape-là est franchie. Mais il y a encore du boulot.
Pour ceux d'entre vous qui ne seraient pas familiers avec le système législatif américain, voici ce qui va se passer maintenant (et que les experts me pardonnent de simplifier à outrance...)
D'abord, le Sénat doit fusionner ses deux propres projets de loi, l'un adopté par la commission de la santé, l'autre par la commission des finances. C'est ce que vient de faire la Chambre des représentants, qui, elle, était partie de trois projets distincts.
Ensuite, le Sénat doit voter sa loi.
Les lois de la Chambre des Représentants et celle du Sénat n'étant pas les mêmes, il faut ensuite ne faire qu'un texte, une synthèse des deux, qui doit ensuite être votée par la Chambre ET par le Sénat.
Le processus peut capoter à chacune des étapes que je viens de citer. Mais si ça marche, vient ensuite la dernière étape: celle de la signature de Barack Obama, pour promulgation.
On a hâte d'y être... Et on espère y arriver. Et là, je donne mon avis, pardonnez-moi, mais j'ai suffisamment vu ce que donne le système de santé actuel dans ce pays pour en avoir un, d'avis.
Evidemment, ce serait une loi à minima, bien inférieure aux systèmes de protection sociale qui existent en Europe. Mais les assureurs n'auront plus le droit de refuser des clients parce qu'ils sont malades, ni de les radier parce que, justement, ils sont malades et commencent à coûter trop cher. Et une bonne partie des 47 millions d'Américains qui n'ont pas les moyens d'avoir une assurance maladie pourraient s'en payer une.
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4 Comments
C'est toujours passionnant de vous lire ou de vous écouter : vos commentaires à la radio et vos articles...Je dois avouer que j'aimerai bien vous ressembler. Il est vrai que je ne suis pas journaliste ; j'opère néamoins dans une fondation qui oeuvre pour la promotion de la démocratie à travers le renforcement des capacités des partis politiques, tant sur le plan organisationnel qu'institutionnel, afin de les rendre crédibles aux yeux de leurs électeurs, on en a besoin surtout en Afrique. Notre point commun est donc là : la politique sans la pratiquer, en tout cas en ce qui me concerne.
Bonne chance à Obama !
Bonjour Donaig, c'est tellement bon de lire les news quand c'est écrit par vous. Votre voie à la radio est encore plus bonne à écouter, ... vraiment un fan!
Drôle de pays ! Le plus puissant et le plus riche semble-t-il mais avec autant de réticences à soigner les pauvres. C'est bizarre. Même dans mon pauvre TOGO, on fait tout pour venir en aide aux pauvres.
Bonne chance au président Obama !