Obama est une superstar en France, je le savais, évidemment, mais j'ai pu le constater chaque jour, au détour des conversations. Obama superstar, qui ne peut pas échouer, qui va faire des miracles. 

Du coup, j'avais presque l'impression de commettre un sacrilège,  lorsque j'émettais l'idée que la réforme du système d'assurance maladie n'était pas gagnée d'avance.

Et pourtant...Qu'il est difficile, ce combat-là! Nous l'évoquerons plus en détail dans les jours qui viennent, c'est promis, mais laissez moi vous dire que les Américains des deux bords se déchaînent ces jours-ci, et que les choses ne sont pas garanties...

Entre les militants démocrates qui pressent le président de tenir ses promesses de campagne, les militants républicains qui le traitent de nazi ou de socialiste et qui l'accusent de vouloir euthanasier les vieux et les malades -je caricature à peine- la bataille fait rage. 

Au milieu, il y a les sénateurs et les représentants, qui se préparent à entrer en campagne pour les élections de mi mandat l'an prochain, et qui ont donc l'oeil fixé sur les sondages d'opinion...Et le gros de la population, qui ne sait pas trop, qui s'interroge, qui a peur qu'on l'oblige à changer de médecin, et qui surtout ne comprend pas grand chose à un système tellement complexe que tout le monde y perd son latin.

Il y a surtout, je crois, une notion difficile à admettre, ici, dans le pays où les prestations sociales sont à minima: le concept de solidarité nationale, de mise en commun des efforts financiers.

J'évoquais le sujet il y a quelque mois, pendant la campagne, avec un jeune avocat électeur de Barack Obama. "bien sûr qu'il faut que tout le monde aux Etats Unis puisse se soigner, me disait-il. Avant de conclure: mais je ne vais quand même pas payer pour ceux qui fument et qui mangent trop"...

On en reparlera.