Dis, c'est loin, Copenhague?

(photo: Pennsylvania Station, New York)

C'est la question que je me posais, ce soir, alors que mon avion survolait, par une nuit très claire, la ville d'Indianapolis.

Un peu moins de 800.000 habitants, et vu du ciel, une caricature du "modèle" de développement urbain aux Etats-Unis.

Des autoroutes bien droites, entre lesquelles on devine des quartiers entiers de zones pavillonnaires, et puis de temps en temps un immense parking, qui dessert un "mall", un centre commercial.

Je me demande bien comment on pourrait faire, dans des régions comme celle-là, pour penser autrement, en termes de développement urbain et surtout de transports.

J'y pensais encore, lorsque, à peine entrée dans ma chambre d'hôtel, j'ai retenu mon souffle pour courir éteindre le chauffage. Dehors, il faisait -7°, dedans on devait approcher des 30°. Sans double vitrage, évidemment.

Ce matin, Barack Obama est allé dans un magasin de bricolage, un "Home Depot", pour faire la promotion des mesures d'incitation fiscale qu'il entend prendre pour ET créer des emplois ET inciter les gens à économiser de l'énergie. "Isoler sa maison, c'est sexy" a-t-il expliqué.

Moi, la Française, j'ai l'impression de revenir vingt ans en arrière, lorsque tout le monde s'est mis à poser des doubles vitrages aux fenêtres et à régler le thermostat un peu plus bas. Vingt ans, que dis-je..."on n'a pas de pétrole mais on a des idées", c'est bien plus vieux que ça...Et en France, il ne fait que rarement -15° la nuit...

Chez moi, à Washington, lorsque la température se rafraîchit, je sens les courants d'air froid passer sous les fenêtres. Et l'été, dès qu'il fait plus de 25°, j'entends la climatisation des voisins qui tourne en permanence. Moi, j'ouvre les fenêtres et je fais des courants d'air, ce qui leur semble totalement incongru. Il faut dire que chez eux, les fenêtres ont été peintes fermées, alors évidemment si on les ouvre il y a plein de petits morceaux de peinture par terre..."Pourquoi donc les ouvrir, les fenêtres, m'a dit un jour un agent immobilier, puisqu'on a l'air conditionné?"

1 Comments

Je partage tellement votre point de vue ! L'urbanisme americain ne se prete absolument pas aux economies de carburant : j'ajouterai l'absence totale de trottoir et de passage pieton pour aller d'un cote a l'autre d'une zone commerciale. Les constructions sont minables. Meme constat chez moi quand j'habitais a DC l'annee derniere : courant d'air frais l'hiver, bruit de clim des voisins l'ete - train surchauffe l'hiver, glacial l'ete - idem pour les chambres d'hotel. Gaspillage permanent de plastique, d'aluminium et de papier sopalin. Mon pere ex-EDF nous a tellement bien appris a economiser que j'en suis malade de bouffer du plastique, de l'alu et du sopalin en permanence. J'entends presque mon pere m'engueuler...

Et puis cette photo que vous publiez, ca m'a mis tres mal a l'aise quand je suis passe devant l'autre jour a New York.