Missouri

J'espère que vous ne m'en voudrez pas de m'être faite rare, ces derniers jours... Les Dieux de l'internet et de la technique semblent avoir décidé de se liguer contre moi...

Donc. Le Missouri. Et son industrie automobile.

 
                                                 (photo D Le Du/RFI)
 
 
 

A l'est, la grande ville, c'est Saint Louis. Le centre est charmant, parait-il, avec la grande arche qui symbolise le passage entre l'Est et l'Ouest américains. En ce qui me concerne, je n'ai pas eu le temps d'y aller... Je ne suis pas vraiment là pour faire du tourisme, non plus. Pour la rubrique voyages, je vous conseille d'aller faire un tour sur l'excellent blog de mes petits camarades de l'émission "Si loin , si proche".

Donc, j'ai tourné autour de Saint Louis sans jamais y aller. A la place, je me suis promenée ici.

Riant, n'est ce pas?

Les usines Chrysler de Fenton. L'une d'entre elles est fermée, en chômage technique depuis le mois d'octobre, l'autre, celle qui fabrique des camions, tourne au ralenti, avec une seule vacation quotidienne, au lieu des trois huit.

Ce que vous voyez sur la photo, c'est donc le parking des employés. Derrière, il y a un autre parking, plein, celui là. On y a garé les voitures et les camions tout neufs, ceux qui ne se vendent pas.

Il pleuvait, en plus. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

          Accroché à un grillage, ce panneau avec un slogan, dérisoire, que l'on pourrait traduire par "assurez votre avenir, achetez américain"

Je suis allée frapper à la porte du siège local de l'AUW, l'automobile workers association, le tout puissant syndicat des travailleurs du secteur.

Là encore, un immense bâtiment, qui date probablement de l'époque où tout allait bien.

Là encore, un parking vide.

 

A l'intérieur, j'ai rencontré Denis. 56 ans, préretraité. Il a choisi le départ volontaire, l'an dernier, après plus de trente ans chez Chrysler. On lui a proposé une bonne retraite, une bonne assurance maladie. Sauf que maintenant, il se demande si tout cela ne va pas disparaître, avec la mise en faillite et les négociations avec Fiat. 

 Pour Denis, l'équation est simple. S'il perd son assurance maladie, il devra trouver tous les mois plus de 700 dollars pour payer ses médicaments contre le diabète et l'hypertension. S'il perd sa retraite, il ne pourra pas trouver l'argent. Et il ne pourra pas, non plus, payer les traites de sa maison. Alors, il prend des cours du soir, et il espère bien trouver un autre travail, pour assurer ses arrières. Le problème, c'est qu'il a deux enfants à l'université, et que ça aussi, ça coûte cher. Il ne va peut-être pas pouvoir continuer à leur payer leurs études.

"Parfois, j'ai l'impression que je laisse tomber ma famille", dit-il.