John Edwards, grandeur et décadence

Du sexe, de la politique, de l'argent...Il y a dans cette histoire tous les ingrédients d'un roman ou d'un film. Et d'ailleurs, je serais bien surprise que personne n'y ait encore pensé.

Vous souvenez-vous de John Edwards? Il était candidat à la vice présidence des Etats-Unis aux côtés de John Kerry, en 2004 (l'année de la réélection de George W. Bush).

 

John Edwards, donc. Personnalité éminente du parti démocrate, issu d'une famille modeste de Caroline du Sud, et qui était troisième dans la course à l'investiture lors des dernières primaires, derrière Barack Obama et Hillary Clinton.

John Edwards faisait campagne, en 2007 et 2008, alors que sa femme Elizabeth était très malade. Un cancer du sein métastasé, que les médecins ont déclaré incurable. A l'époque, je me souviens de l'avoir vu, à la tribune d'un meeting, déchaîner les applaudissements de la foule en déclarant que son épouse n'était pas à ses côtés pour cause de traitement, mais qu'elle embrassait tout le monde. Ca faisait pleurer dans les chaumières américaines.

Premier acte, on apprend que pendant toute cette période, John Edwards avait une maîtresse, Rielle Hunter, qui travaillait avec lui dans l'équipe de campagne. Et que ladite maîtresse a eu un bébé. 

Edwards reconnait l'aventure extra conjugale, mais pas la paternité. Le père serait un autre membre de l'équipe de campagne de John Edwards, Andrew Young

Elizabeth écrit un livre, dans lequel elle raconte son désespoir de femme malade et trompée.

John donne des interviews à la télévision, dans lesquelles il admet que oui, vraiment, il s'est mal conduit.

Acte deux. Andrew Young, le collaborateur de John Edwards qui serait aussi le père de l'enfant, signe un contrat avec une maison d'édition. Et déballe tout.

Non, il n'est pas le père du bébé. John Edwards le savait depuis le début, et lui avait demandé d'assumer cette paternité. Il lui avait même demandé de trouver un médecin qui ferait un faux test ADN.

Acte trois. Le 21 janvier, John Edwards publie un communiqué, aux petites heures du matin, dans le quel il reconnait que l'enfant est bien le sien. Et hop, il saute dans un avion pour Haïti, et va distribuer de l'aide aux victimes du tremblement de terre.

Son épouse, Elizabeth, demande le divorce.

Acte quatre: où l'on découvre que la maîtresse de John Edwards avait placé une caméra pour filmer ses ébats avec son amant. Que Andrew Young s'est retrouvé -par hasard...- en possession de la cassette vidéo. Des gens bien intentionnés se sont proposé de la lui racheter. A prix d'or. Rielle Hunter explique qu'elle n'avait tourné ces images que pour s'en faire des souvenirs personnels, évidemment, et qu'elle aimerait bien, elle aussi, les récupérer. (pour les montrer, plus tard, à sa fille?)

Un scénario de -mauvais- film, vous dis-je.

Autant vous dire que la carrière politique de John Edwards semble bien compromise, à l'heure qu'il est.

 

 

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5 Comments

bonjour
je suis outré par l'attitude d'un homme qui souhaite briguer la presidence d'un puissant Etat comme les USA se comporte de la sorte Donc ZUMA peut dormir tranquilement

Ils ont un sérieux problème avec le sexe ces américains.Je trouve que cette "maladie" est plus fréquente et frappe beaucoup plus fort les démocrates que les républicains:On se souvient de l'affaire Ted Kennedy qui l'avait privé à jamais de la présidence,l'affaire Monica Lewinsky qui a failli coûté cher au président Clinton mais qui a lassé des traces tout de même et maintenant le grand John Edwards!!!!Où sont passées la grandeur et l'honneur de l'homme politique américain? A croire qu'ils exécute leurs serments la main sur la bible,ça me donne envie de vomir.
ceci dit,Merci Donaig pour vos articles et correspondance,Je croyais à tort que personne ne pouvait faire aussi bien qu'Anne Toulouse et je trouve que vous êtes excellente dans vos correspondances
Merci

Que c'est bon la politique, l'argent et le sexe a la tele aux USA. Qui aurait cru que Edwards le chouchou irait si bas. Elizabeth merite mieux que cela. Que le Seigneur la supporte dans sa maladie. Quel triste fin. Donaig a oublie de parler de l'affaire de l'argent . Est ce le prochain episode que tu nous reserve?

Désolé pour la Grande Amérique, Economique, Militaire, Diplomatique, Technologique...
Bravo la Petite Amérique, celle là des petites moeurs.

J'hallucine ! On dirait un soap opera digne de Dallas ou Dynasty ! Ma grand-mere aurait A D O R E le scenario ! :-)

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